Je me promenais dans le parc. Pour une fois, il ne pleuvait pas. Etrange. Peut-être que cela voudrait dire que ma journée s'annonçait belle ? Je n'imaginais même pas à quel point ...

Je me baladais donc et je préférais marcher sur l'herbe plutôt que sur les chemins. Heureusement que le shérif Sawn n'était pas dans les parages ou il m'aurait réglé mon compte et condamner à plusieurs mois de travaux d'intérêts généraux. Pourtant, il connaissait bien mon père. Mon père ... Il me manquait souvent. Surtout ces derniers temps où j'aurais eu besoin de lui. Pourtant, ma mère et mon frère était encore là. J'avais Lydia aussi. Et bien sûr, mes frères de coeur. Alors pourquoi ressentais-je cet énorme vide au creux de mon ventre ? Peut-être était-ce que tous étaient amoureux et ne s'occupaient donc pas de moi ... En tout cas, je ne me débarrassais pas de cette impression et mon meilleur moyen pour réfléchir était me promener. J'étais donc allée au parc.

La seule chose que j'espérais était de ne pas croiser un Cullen. Et encore moins Rosalie ou Edward que j'étriperais à coup sûr vu les récents évènements. En même temps, malgré le beau temps, personne n'était dehors. Pas à cette heure-ci. Ils étaient tous en cours. Ca m'arrangeait, je n'aimais pas être dérangée pendant mes "séances de méditation". Pourtant, j'entendis soudain des pas dans mon dos. Je revenais sur le chemin au cas où ce serait le shérif et je continuais à marcher jusqu'à m'arrêter pour toiser le visiteur importun.

Quand je me retournais, j'ouvris des yeux ronds. Mon interlocuteur était mignon, grand, brun. Avec des lunettes de soleil. Je le regardais plus intensément car je ne comprenais pas ce qui s'était passé. Je ne pouvais plus me détacher de lui. Comme un câble de fer bien solide qui nous reliait, invisible. Comme si rien d'autre que lui n'avait plus d'importance. J'avais peur de comprendre ...

-Bonjour, réussis-je à dire. Qui êtes-vous ?

J'avais pris une voiture pour aller jusqu'à Forks, la ville de ces végétariens. Je ne les comprenait pas, pourquoi aller à l'école alors que l'on savait tout? Cela me dépassait.
Et évidemment, je n'avais pas prévu que c'était durant les cours que j'arriverai. Seattle n'était pas très loin mais loin en voiture. Enfin, je me comprends. Que les voitures étaient lentes! Enfin bref.

Je m'étais garé et avait décidé d'improviser une petit promenade dans un parc. Forks, il parraissair qu'il pleuvait tout le temps ici. Il ne faisait pas soleil -heureusement- mais le ciel était nuageux, gris. La journée s'annoncait fraîche et agréable. Et à défaut de ne pas trouver mes mots, je dirais que je n'imaginais même pas à quel point.
Je mis mes lunettes et sortit avec un soupir de la voiture noire banalisée.

Je marchais lentement dans les chemins sinueux et à un moment je ne pus résister : je passait par l'herbe. Les odeurs différentes m'aggressait le nez mais je ne me faisais aucun commentaire à moi même. Il m'arrive de me parler seul, dans le vent. J'observais ici et là les humains qui regardaient le ciel avec des sourires niais et entendus. Je déteste l'amour. Enfin quand il me frappe. Sinon, cela reste flatteur.
Je marchais à l'image des mortels, en faisant un bruit d'enfer. Sur de l'herbe mouillée. Je suis trop fort. La jeune fille devant moi -qui sentait le chien mouillé, mais on choisis pas- se retourna, en m'entendant surement. Elle eut une réaction un peu anormale: des yeux ronds. Mais comme des soucoupes. Genre "C'est-qui-ce-mec"?
La nouvelle génération fait baisser ma manière de parler, c'est flagrant.
Elle ne détacha son regard du mien. Enfin de mes lunettes.

- Bonjour. Qui êtes-vous ?

Moins direct tu meurs.
Je marquais sa question d'un petit silence. Petit silence dont je profitais pour la jauger. Plutôt à l'air sympathique, gentille. bien que là, elle était plutôt curieuse et bizarre. Aussi un peu confuse. D'après mes critères, elle était plutôt mig... belle, disons le carrément.

- Jake Norton, enchanté. Et vous? fis-je d'un ton neutre, comme à mon habitude.

Certaines personnes trouvait cela agacant, mon désinterressement total. Moi je trouvais cela de circonstance, chacun ses gouts.

-Jake Norton, enchanté. Et vous?

Je ne pus retenir un sourire. Il avait employé un ton neutre, pourtant, je n'avais jamais entendu une aussi belle voix. Sûrement un effet de l'imprégnation ça. Etrange comme le monde paraissait différent après ça. On ne voyait plus rien d'un même oeil. L'amour rendait tout rose, tout beau. Bizarre comme les dictons étaient justes parfois. "L'amour rend aveugle" dit-on. Et, c'est bizarre, mais je venais juste de comprendre ce terme - qui n'est pas si désagréable au final - alors que je n'y faisais pas attention en pensant à mes amis, ma famille, tous ceux s'étant imprégnés avant moi. Même quand ça avait été Dawn, je n'avais pas compris que ça pourrait m'arriver à moi aussi. C'est pour dire à quel point on peut être naïf parfois !

Je respirais un grand coup. D'après nos lois, celui dont on été imprégné avait le droit de savoir. Mais peut-être que me présenter était la meilleure chose à faire pour le moment ? Oui. C'est ce que j'allais faire. Je reportais mon regard sur lui qui avait dérivé sans y faire attention sur mes pieds et mes jambes nues.

-Leah Clearwater. Tu es nouveau par ici ?

Passer du vouvoiement au tutoiement c'était fait automatiquement. En même temps, vous avez déjà vu vos parents se vouvoyez ? Parce que moi, non. Enfin, peut-être que les bourges le faisaient mais en sachant que je n'étais pas une de ses sales gosses de riche, je ne voyais pas l'intérêt du vouvoiement quand on connaissait le nom de la personne et encore plus quand on en était imprégné. Oui, je sais, je vous saoule avec ce truc d'imprégnation mais c'est pas ma faute. Ce mot tournait en boucle dans ma tête ainsi que SON image.

Je pensais tout d'un coup à ma famille, mes amis, Emmett. Qu'en penseraient-ils ? J'espérais qu'ils feraient un effort et serait heureux pour moi parce que sinon, ça allait pas être facile et je n'aimais pas les complications.

Je la vis sourire légèrement. Je ne comprenais pas pourquoi, mais ne cherchait pas à savoir. De un, car j'avais la plus grande flegmme du monde, tout de suite. De deux, car les humains étaient trop compliqués. Elle souffla profondément et dit:

- Leah Clearwater. Tu es nouveau par ici ?

Léa Eau-Claire pour les français. Waouw. Il semblait que j'avais déjà entendu un nom semblable mais où? Je pincais légèrement des lèvres en l'entendant me tutoyer, j'étais vraiment vieux-jeu.
Elle semblait prise à plein de sentiments contradictoires. Je ne me questionnais pas plus et reportai mon attention sur mon interlocutrice.

- Oui, je suis de Seattle mais je vais habiter quelque temps ici. Sais-tu quand se finissent les cours? demandai-je tout de go.

Pas la peine de m'étendre sur elle ou sur moi, inutile de parler pour ne rien dire. Je suis comme ça, je dis le minimum, je sourit un minimum et je fais le minimum. Elle était vraiment bizarre avec ses yeux ronds et son air dépité, presque dérouté. Comme si je la décevais en quoique ce soit. Râââh! Ce que j'avais hâte de rencontrer ce Edward pour que je prenne son don!

- Tu as l'air désolée, dis-je sans gêne apparent.

En effet, que ce passait-il? Elle avait l'air de péter l'énergie -excusez mon espression- et là, toute triste toute étonné.

- Quelque chose ne va pas? m'enquis-je.

Langue qui parle trop vite. "Tourne sept fois la langue dans ta bouche avant de parler" disais-je à tout va il y a un siècle.

-Oui, je suis de Seattle mais je vais habiter quelque temps ici. Sais-tu quand se finissent les cours?

Je réfléchis et fis signe que non. J'étais dans un autre lycée. Je ne connaissais pas les horaires de tout le monde. J'étais vraiment désolée de ne pouvoir le renseigner et il fallait croire que ça se voyait. Pourquoi ? Parce qu'il me demanda tout simplement de sa voix d'ange :

-Tu as l'air désolée.

Je ne répondis rien. Que vouliez-vous que je dise ? "Oui, je suis vachement triste de pas pouvoir te renseigner et de m'être imprégnée d'une putain de sangsue !". Non, trop direct. Même pour moi. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui me manquait mais je voulais tout sauf le faire fuir et ça n'aurait eu que cet effet si je lui avais tout dit de but en blanc. Je décidais donc de me la fermer mais il me regardait intensément et je sentais que ses yeux étaient rouges malgré ses lunettes de soleil. Il me fixait si intensément que je dus baisser les yeux. Je regardais mes jambes, nues comme à l'accoutumée. Mes cheveux descendaient sous mes yeux et cachaient mon débardeur.

-Quelque chose ne va pas? me demanda-t-il soudain.

Je le regardais et m'approchais d'un banc. Je m'assis doucement et l'invitait à me rejoindre. Il n'aurait jamais du me demander ça. Parce que là, j'allais craquer. Et pas juste à cause de son visage d'ange ou du fait que j'en étais totalement amoureuse. Non, j'aurais craqué avec n'importe qui qui m'aurait posé la question par deux fois. Pourtant, j'avais réussi à me retenir pendant une, deux minutes depuis sa question. Puis, je sentis la grenade se dégoupiller et je décidais de la lâcher.

-Non, ça va pas. Je vais t'expliquer en gros. D'accord ? Mais promets-moi de ne pas me prendre pour une folle !

Je n'attendis pas sa réponse car mon ton était pressant. Ca allait exploser. Et j'avais besoin de me lâcher. C'était comme ça.

-Je suis un loup-garou. Et chez nous, on s'imprègne. En gros, c'est encore plus énorme que le coup de foudre et on y peut rien. Et devines quoi, ça vient de m'arriver !

Mon ton était nerveux, on aurait dit une folle. J'étais complètement dégentée. On aurait du m'enfermer dans un asile. Croyez-moi, ce n'était déjà pas facile pour moi à avaler alors je n'imaginais pas ce que ça allait être pour lui. Surtout que j'avais tout de suite su ce qu'il était contrairement à lui. Il n'avait rien compris vu son air ... Surpris ? Ca ne m'étonnait pas. En même temps, qui ne serait pas surpris de croiser quelqu'un dans la rue vous disant qu'il vous aime alors que vous le voyez pour la première fois. Moi, je le comprenais parfaitement mais comme je lui avais dit : je n'y pouvais RIEN !

Elle baissait les yeux et s'assit sur un banc. Je m'assis moi aussi, à contrecoeur. A quoi cela servait, vraiment? Elle était toute fébrile, comme si elle devait ou voulait faire quelque chose mais en avait peur. Ou du moins, essayais de se retenir. J'eus une petite moue quand elle me dit que je ne devais pas la prendre pour une folle. Dieu, que c'était lourd!
Et moi, me prendrait-elle pour un fou si je disais que je mangeais des ado pour le p'tit déj'? Bon, je ne faisais pas vraiment ça, mais presque.

- Je suis un loup-garou. Et chez nous, on s'imprègne. En gros, c'est encore plus énorme que le coup de foudre et on y peut rien. Et devine quoi, ça vient de m'arriver !

Première pensée presque rationnelle : "Waouw".
Deuxième : "Je suis flatté..."
Troisième : "On est dans la merde."
Je fus surpris, je l'admets. Quand même, une fille qui vous rencontre et qui vous déclare qu'elle à eu un coup de foudre, c'est un peu beaucoup choquant. Je ne pus résister, et ma bouche se forma en un grand "O". Moi, qui d'habitude restait tout le temps impassible!!

- Ca va poser problème dans ce cas...

Je ne me voyais pas avec une jeune fille de quoi? 17 ans? 16 ans? Sur les bras pour 50 ans. Et qui plus est, si elle vivait indéfiniment. Ce n'est pas le cas des loups-garous. Car si c'est vrai... Aïe, aïe, aïe...
Je la considérais avec un oeil nouveau. A ne pas en douter non plus, elle savait que je n'étais pas humain. Je devais sentir quelque chose comme elle sentait le chien mouillé. Mais je crois que je m'abstiendrai de le lui dire, qu'elle sentait cela.

- Donc, tu es amoureuse de moi, gromellai-je pour moi même.

Plus galère, tu trouve pas.
Plus direct, tu trouve pas.
Je réussis à lui sourire avec un air affable.

- Et ensuite?

Il me regarda, il était ébahi. Logique, non ? Bah en même temps, je le comprenais. Il ne devait pas savoir grand chose sur mon espèce. Il devait s'imaginer de ces trucs ! Et en plus, j'avais été vraiment directe. Un peu trop même vu sa réaction.

-Ca va poser problème dans ce cas...

Je le regardais, étonnée. De quoi parlait-il ? Du fait qu'on était pas de la même espèce. Sans dec' ! Il venait de le réaliser ! J'avais pourtant l'impression que c'était plus que ça. Comme si il avait ... Peur. Non ! C'était une sangsue et j'en connaissais un pactole pour savoir qu'il n'avait peur de rien. En même temps, à part Kris que je ne pouvais pas supporter, je n'avais jamais rencontré un vampire qui changeait tout le temps d'endroit. Jake m'en avait déjà parlé car sa Bella avait été attaquée par l'un d'eux mais je n'y avais pas pris garde. Maintenant que j'étais amoureuse de l'un d'eux - disons-le carrément - je ne savais pas trop quoi faire.

-Donc, tu es amoureuse de moi.

Je ne disais rien. Je ne pouvais pas. Je me sentais bête. Voir plus que ça. Ca m'aurait aidé si d'un seul coup tout était clair (pour lui du moins) et qu'il ... Je sais pas moi, l'acceptais ? Ouai, ce serait pas mal. En même temps, je n'osais même plus réfléchir. Mon cerveau était bloqué. Bloqué sur lui. Je voyais son visage en boucle, défiler dans ma tête. J'en avais mal tellement ça ne s'arrêtait pas. J'avais envie que ça s'arrête. Et vite de préférence ! Comment les autres pouvaient supporter ça ? Je reportais mes yeux sur mon compagnon et je compris soudain car je n'avais plus mal. Ca s'était arrêté. Je comprenais aussi maintenant l'expression "Avoir mal loin de son âme-soeur".

-Et ensuite?

Et ensuite quoi ? Il voulait que je fasse quoi ? Je décidais pourtant de ne pas lui répondre car ça aurait été trop méchant et je n'étais pas sûre que ce soit la meilleure façon pour qu'il accepte ce qui était ... Inévitable. Je réfléchis un moment car, dans le fond, il avait raison. Et maintenant ? Qu'est-ce qu'on allait faire ? Parce que ça m'étonnerait qu'en quelques minutes on soit unis comme Sam et Emily. Sinon, ce serait flippant. Mais en même temps, ça m'enlèverait un poids des épaules.

-Bah, tu n'es pas obligé de m'accepter (même si ce serait mieux malgré que je ne le dise pas --'). Mais disons, que je ne peux pas ... Vivre sans toi et mon existence risque de durer un moment. Voir l'éternité ... Alors ... Je ne sais pas. C'est à toi de décider. Si tu veux en savoir plus, ou non.

- Bah, tu n'es pas obligé de m'accepter. Mais bien sur... Mais disons, que je ne peux pas ... Vivre sans toi et mon existence risque de durer un moment. Voir l'éternité ... Erf. Alors ... Je ne sais pas. C'est à toi de décider. Si tu veux en savoir plus, ou non.

- Bah ca va être compliqué. Moi, je tombe pas amoureux en un claquement de doigts! Mais comme tu dit : tu ne peux pas vivre sans moi, c'est ça qui va être le plus compliqué. Et je ne suis pas obligé de t'accepter? Mouais. Je crois que je me tiendrais à un "Je vais essayer", bougonnai-je.

Je dis pas que j'essaierai de l'aimer, plutôt que j'essaierai de vivre avec. Avec un teenager sur les baskets. Enfin bon, qui sait? Cela serait peut-être agréable un peu de compagnie? Dans un geste purement inutile, je croisais mes mains derrière la tête et comptemplait le ciel.

- Je voyage souvent, presque tout le temps. Mais je crois que je vais rester un peu plus ici, dans ce cas, repris-je.

Je fis glisser mes lunettes le long de mon nez un peu trompette et la regardais les yeux dans les yeux. J'avais des yeux rouge, des yeux bordeaux ce qui pouvait se révéler effrayant mais elle n'en fit rien.
En effet, elle était vraiment belle, si je ne m'abuse. Nom de nom! Quand quelqu'un se déclare, on trouve toujours cette personne plus séduisante, plus belle.
Mais comme dit précédemment, elle n'était pas moche. Pas moche, du tout. Ses traits fins, presque angéliques et ses cheveux bruns et soyeux. Sa paire d'yeux marron clair...
Je ne dois PAS tomber amoureux!
Je ne dois pas tomber amoureeeuuuux!!

- Tu es sure de toi? Genre que va devoir rester avec moi tout le temps? fis-je, comme si de rien n'était.

-Bah ca va être compliqué. Moi, je tombe pas amoureux en un claquement de doigts! Mais comme tu dit : tu ne peux pas vivre sans moi, c'est ça qui va être le plus compliqué. Et je ne suis pas obligé de t'accepter? Mouais. Je crois que je me tiendrais à un "Je vais essayer".

Franchement, j'étais plutôt contente. C'était plus que j'espérais. Je sentis donc un sourire - tout petit le sourire mais bon - revenir sur mon visage. Je savais que j'étais plus belle quand je souriais malgré que ça n'arrivait pas souvent. Ca illuminait mon visage. Et croyez-moi, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été illuminé. Je l'écoutais car il avait repris :

-Je voyage souvent, presque tout le temps. Mais je crois que je vais rester un peu plus ici, dans ce cas.

Il enleva ses lunettes et plongea ses yeux écarlates dans les miens. Perso', je crois bien que ses yeux sont ensorcelants. Il était si beau. Pourtant, je ne dis rien. Je ne pouvais pas. Mais qu'est-ce qui m'arrivait bon dieu ? Même avec Sam ça n'avait pas fait ça ! Pourtant, je ne pouvais m'en empêcher. Je le détaillais de bas en haut. Puis, quand je relevais la tête. Je vis qu'il faisait de même. Je rigolais. Un rire cristallin que je n'avais pas entendu depuis bien longtemps.

-Tu es sûre de toi? Genre que va devoir rester avec moi tout le temps?

Je réfléchis un instant puis plongeais mes yeux dans les siens. Je lui souris et lui répondis :

-Non. Je ne suis pas non plus collée à tes basques. Juste que j'aurais besoin de ... Te voir. Tu vas où bon te semble mais ce serait difficile. Pour moi s'entend. En même temps, avec tous les problèmes qu'on a à la réserve. Tu devrais être souvent libre de tes mouvements, rigolais-je.

J'essayais de détendre l'atmosphère. J'avais appris ça depuis toute petite car jusqu'à une époque, j'avais été le rayon de soleil de la Push. Je faisais rire et sourire tout le monde car les miens étaient communicatif. Mais ça s'était arrêté avec ma rupture, avec ma transformation. Mais peut-être que cette imprégnation était la réponse à tous mes problèmes. La preuve, j'avais recommencé à rire.

Elle commença à rire. D'un rire merveilleux, cristallin, angélique. Juste féérique.
Stop Jake, stop.
Elle plongeait ses prunelles dans les miennes et me dit, en souriant:

- Non. Je ne suis pas non plus collée à tes basques. Juste que j'aurais besoin de ... Te voir. Tu vas où bon te semble mais ce serait difficile. Pour moi s'entend. En même temps, avec tous les problèmes qu'on a à la réserve. Tu devrais être souvent libre de tes mouvements, finit-elle par s'esclaffer.

Sa présence était bénéfique, elle m'apaisait. Waouw.
L'amour rend faible, je le sais. Mais je sentais tout de même le mur de glace que j'avais créer autour de mon cœur en train de fondre.
Je m'en serais bien passé, tiens!
Je me surprise à lui sourire. Cela me faisait bizarre, de sourire. A une fille, de prime.

- La réserve? Une réserve? demandais-je en continuant à la scruter.

Je ne pouvais détacher mon regard du sien. J'étais aimanté et sans doute amoureux. Erf...
Cette époque était vraiment empoisonnée...
Entre la pollution et les jeunes filles de plus en plus belle, je ne savais où en donner de la tête.
Mon sourire commençait à s'effacer et je la regardais avec sérieux.

Il me sourit. Je n'avais jamais vu un aussi beau sourire. Il était juste ... Merveilleux. Euh là ! Mais c'était du n'importe quoi cette imprégnation ! A croire que j'étais devenue un chou à la crème. Pas du tout mon genre ! Non mais oh ! En même temps, je n'avais pas le souvenir qu'un des membres de la meute imprégné ai été comme ça. Peut-être reprenait-on ses esprits au bout d'un moment ? Je l'espérais ...

-La réserve? Une réserve?

Je rigolais. Bien sûr, il devait se demander. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de trouver ça drôle. Le sourire sur son visage s'était évanouie et je fis la moue. Je voulais qu'il me sourie encore. J'aurais tellement aimé. Mais je n'allais pas lui demander 500.000 choses non plus. Je décidais donc de faire revenir mon sourire, de plus en plus authentique, comme avant. Je sentais que je pouvais retrouver ma bonne humeur d'antan. J'en avais besoin. C'était vital et je ne m'en apercevais qu'à présent.

-Une réserve d'indiens. Je supposais que ça se devinait à la couleur de ma peau ... Apparemment non, rigolais-je.

Je réfléchis et décidais de lui en raconter le plus possible. Qu'il sache au devant de quoi il allait car quand il allait rencontrer les miens, ça risquait d'être drôle même si ils étaient habitués maintenant entre Paul et Seth amourachés de vampires (Seth, il n'y pouvait rien mais bon). Une de plus, une de moins, ne ferait pas grande différence. Je l'espérais du moins car j'avais conscience d'être leur soeur à tous. Ils me protégeaient et avaient souvent peur pour moi malgré qu'ils sachent que je savais me défendre. Enfin bon. Je repris toujours avec mon grand sourire qui m'avait tellement manqué.

-En fait, on est toute une meute. On est ... 8. Enfin je crois. (J'avais perdu le compte avec tous les nouveaux. =s)Plusieurs sont déjà imprégnés. Nous nous transformons à volonté, nous courrons très vite, moi la première, nous lisons dans les pensées des autres de la meute quand nous sommes transformés et nos ennemis jurés ... C'est ton espèce. (Je sentis le rouge me monté aux joues tellement j'avais honte.)Nous ne vieillissons pas, comme vous. Mais tu ne peux pas tout savoir sur nos légendes si je te les racontes. Il vaudrait mieux que tu viennes à un de nos feux de camps. Ce serait plus facile et tu ferais la rencontre des miens.

Je savais que ça faisait beaucoup de choses à digérer mais je préférais qu'il soit tout de suite au courant de ce que j'étais. C'était mieux pour nous deux. Beaucoup mieux. J'aurais aimé lui demander plus de choses sur lui mais ... Je n'osais pas. Disons que j'avais peur ? Oui. C'est ça. Peur qu'il s'en aille, ne veule pas de moi. Qu'il accepte d'essayer ne voulait rien dire. Il n'était pas imprégné lui. Il était donc libre de ses choix. Totalement libre, comme l'air.

- Une réserve d'indiens. Je supposais que ça se devinait à la couleur de ma peau ... Apparemment non.

J'haussais les épaules tandis qu'elle riait. Et quel rire!
Elle s'interrompit un instant, instant qu'elle prit pour réfléchir avec une moue. Puis, son sourire d'ange revint et elle m'expliqua, en un bloc:

-En fait, on est toute une meute. On est ... 8. Enfin je crois. Plusieurs sont déjà imprégnés. Nous nous transformons à volonté, nous courrons très vite, moi la première, nous lisons dans les pensées des autres de la meute quand nous sommes transformés et nos ennemis jurés ... C'est ton espèce. Elle rougit. Nous ne vieillissons pas, comme vous. J'avais raison! Mais tu ne peux pas tout savoir sur nos légendes si je te les racontes. Il vaudrait mieux que tu viennes à un de nos feux de camps. J'imagine l'ambiance... Ce serait plus facile et tu ferais la rencontre des miens.

- Pourquoi pas? Mais je pense que ce sera un peu... tendu, je me trompe? m'esclaffai-je.

Cela faisait environ 300 ans que je n'avais pas ri, souri autant de fois en dix minutes. En fait, cela ne m'était jamais arrivé.
J'eus encore une fois un petit sourire. J'en avais appris des choses, en trente secondes! Je les enregistrais mentalement en rajoutant:

- Et ce n'est pas rare d'être imprégné... si vite?

-Pourquoi pas? Mais je pense que ce sera un peu... tendu, je me trompe?

Il me sourit encore et je ne pus m'empêcher de me rapprocher de lui. Pourtant, à sa question, je secouais la tête négativement. Ils avaient l'habitude maintenant. Ils étaient parés avec Seth qui était passé avant moi. D'ailleurs qu'avions-nous, nous les Clearwater, à s'imprégner de vampires ? Mais qu'importe. Ce qui était fait, était fait. Il me demanda alors :

-Et ce n'est pas rare d'être imprégné... si vite?

Je ricanais. Mais pas méchamment hein. Je le jure. Non c'était juste qu'on ne m'avait jamais posé cette question et je ne crois pas qu'à mes frères non plus. C'est ça qui était marrant parce que pour moi, c'était si évident. Lui, il avait plein de choses à apprendre. Je me rapprochais encore de lui et sans y penser, lui pris la main. Ce geste m'était familier pour l'avoir fait avec Sam mais là, c'était différent. Plus doux, plus frais, mieux. Je ressentis une décharge qui traversa mon corps. J'eus un frisson mais ne le lâchait pas. Je replongeais mes yeux dans les siens car je venais de les baisser sur nos mains entrelacées. Je respirais un bon coup, secouait encore une fois la tête négativement et entreprit de m'expliquer :

-Non. C'est toujours comme ça. Comme le coup de foudre. On trouve d'un seul coup son âme soeur, au premier regard. C'est comme si toute la Terre et le soleil tournait autour de la personne désignée. C'est ... Etrange. Et du coup, le plus souvent, l'autre tombe amoureux aussi mais il est toujours libre de ses choix.

Oui toujours. Et ça ne m'arrangeait pas forcément car je ne voyais pas comment je pourrais vivre une seule minute sans voir son beau visage, entendre sa voix, son rire, le voir sourire. Non, je ne pourrais pas. C'était tout simplement inconcevable. Mais comment faisaient les autres ? Je n'arrivais pas à comprendre comment ils pouvaient se séparer de leur âme-soeur ne serait-ce qu'une seule seconde ! Non, je ne comprenais pas. Mais je m'en fichais. J'espérais juste qu'un jour, il ressentirait les mêmes sentiments que moi parce que sinon ... Je ne saurais pas quoi faire.

Elle s'approcha légèrement de moi. Je la vis secouer la tête. Ouf, devrais-je dire. Imaginez moi flanqué de 8 loups-garous. Angoisse...
Elle rit, ricanais plutôt mais je ne le pris pas mal. Comment lui en vouloir?

...

Le processus de tombage amoureux est enclenché apparement...
Elle s'approcha encore plus et... me prit la main. Elle n'aurait pas du faire cela. Car j'ai rencontré Aro, le Volturi. Et grâce à mon don Ô puissant, je peux désormais lire l'esprit des gens en les touchant.
Mon cerveau fut donc assailli d'informations en tout genre. Son sentiment heureux d'être à côté de moi, malheureux que je sois un vampire. La beauté de mon visage et de ma voix -si j'aurais pu, j'aurais piquer un fard- mes yeux de braises qu'elle trouvait ensorcelants. Ses frères... bref : tout.
Je cillai légèrement. Elle frisonnai elle aussi et souffla avant de dire:

- Non. C'est toujours comme ça. Comme le coup de foudre. On trouve d'un seul coup son âme soeur, au premier regard. C'est comme si toute la Terre et le soleil tournait autour de la personne désignée. C'est ... Etrange. Et du coup, le plus souvent, l'autre tombe amoureux aussi mais il est toujours libre de ses choix.

Cette fois, je ne pus que la comprendre. Elle me tenait toujours la main et je la comprenais exactement. Chaque mot, je le ressentais comme si c'était moi qui le disait, étrange. Mais pas tant que ça vu que en ce moment, nos esprits étaient presque liés.

- Je.. comprends.

"Et je crois que cela commence à me contaminer. Je crois que le coup de foudre est aussi passé chez moi..." faillis-je rajouter. En fait, je l'ai dit. J'avais penser à voix haute. Je le compris en entendant son esprit et en voyant son air surpris.

-Je.. comprends. Et je crois que cela commence à me contaminer. Je crois que le coup de foudre est aussi passé chez moi...

Je crois bien que là, j'avais carrément un air ahuri. Et je crois aussi qu'il n'avait pas fait exprès de dire la dernière partie de sa phrase. Il avait l'air surpris que je sois surprise. Surtout que je l'ai entendue si vous voulez mon avis. Je ne pus m'empêcher de rougir. J'espère juste que c'était pas trop moche parce que me vla bien moi maintenant si je ... M'amochis ? Ouai, pas sûre que ça existe comme mot mais c'est le seul que j'avais trouvé. Je plongeais mon regard dans le sien et eus l'impression que ... Que quoi ? Qu'il lisait dans mes pensées ? Ah bah il manquait plus que ça ! Un deuxième Edward ! Pas bon pour moi ça. Mais en même temps, pourquoi cette impression ne m'avait pris que depuis que je lui tenais la main. Etait-ce une variante du don de mon ennemi juré ? Rien que d'y penser, je sentis mon sourire s'effacer et mes mâchoires se serrer.

Pourtant, dés que je reposais les yeux sur Jake, je me remis à sourire. Il avait un de ces effets sur moi ! Bon, si il lis dans mes pensées, peut-être que je devrais me calmer. Mais en même temps, je ne savais pas si c'était possible. Je décidais donc de passer à un sujet un peu moins ... Disons émotif ?

-Dis-moi, tu connais les vampires qui habitent ici ? Tu as un don toi aussi ?

Oui je sais, je suis des fois un peu trop curieuse mais que voulez-vous. J'étais comme ça et rien ni personne ne me changerait. Enfin ... Je croyais ça jusqu'à LE rencontrer. Maintenant, toutes mes certitudes étaient bouleversées. Mais j'espérais que je réussirais à les retrouver. Après tout, je ne supportais pas qu'on essaye de me changer. Je me rendis alors compte que je tenais toujours sa main. Je le regardais et lui souris.

Je vous jure, si j'aurais pu, j'aurais piquer un fard. Mais comme un phare!
Bon ok, j'arrête.
Mais ce fut elle, qui rougit et se fut vraiment dur. Les rougissements, c'est du sang qui afflue dans les joues. Du saaaaang. Je carrai les machoires et continuai à lui sourire d'un air léger.
Apparement, elle connaissait le Cullen que je cherchais, interressant. Elle changeait de comportement en pensant que peut-être je lisais dans ses pensées. Bon bah, va falloir que je lui dise...
Elle sourit en me regardant et avant que je n'ai pu annoncer mon méfait, elle dit:

- Dis-moi, tu connais les vampires qui habitent ici ? Tu as un don toi aussi ?

Je lui souris quand elle me sourit. Je dit simplement:

- C'est la raison de ma venue, les Cullen. Et oui, j'ai un don. Je peux... disons copier les dons des autres vampires. Et en ce moment, je lis dans ton esprit, marmonnai-je.

Elle m'entendit surement. Je me mordis la lèvre inférieur -ce qui ne servit à rien. Allait-elle soudain avoir un mouvement de recul? Allait-elle enfin se souvenir que je buvais du sang.... humain?
J'enlevais -à regret- ma main de la sienne.

- Je peux lire les esprits des gens, avec un contact physique. Comme Aro.

Je me doutais que ce nom ne lui dirait rien. Mais je voulais peut-être trouver une raison... ?
Je lui offrit un petit sourire triste.
J'espèrais de tout mon coeur de pierre qu'elle allait me.. pardonner?

-C'est la raison de ma venue, les Cullen. Et oui, j'ai un don. Je peux... disons copier les dons des autres vampires. Et en ce moment, je lis dans ton esprit.

Il se mordit la lèvre inférieure et je pouffais. Il enleva ensuite sa main de la mienne ce qui eut pour réflexe de me peiner. Pourtant, je comprenais que c'était à cause de son don. Je me rapprochais donc de lui et passais un bras sous le sien. Il me dit ensuite, peut-être pour de plus amples explications :

-Je peux lire les esprits des gens, avec un contact physique. Comme Aro.

Aro ? Allez savoir mais j'avais l'impression de l'avoir entendu. Non. Juste un tour que me jouais mon esprit. Je ne connaissais tout de même pas TOUS les vampires de la terre et apparemment, ça se reproduisait vite ces petites bêtes. La preuve, il en fallait vraiment beaucoup pour que je ne puisse pas m'imprégner d'autre chose. Bah enfin, j'étais plutôt heureuse maintenant. Je ne me plaignais pas trop. Tant que j'étais avec lui ... Tout paraissait tellement merveilleux maintenant. Oui, je sais, je penche dans le roman à l'eau de chiote ... Je veux dire à l'eau de rose. Mais bon. Je n'y pouvais vraiment mais alors vraiment rien. Oh et puis, voilà que je radote maintenant ! Je pensais soudain à ce qu'il venait de me dire. Un contact physique ? Oups ...! Bon et puis merde !

-Qui est-ce ce Aro ?

Cette question me turlupinait un peu. Je réfléchis alors, je n'avais jamais vu deux vampires avec le même don. Etait-ce possible ? Si il lisait dans mon esprit, autant qu'il me réponde ... Ce serait bien pratique dis-donc ! Je n'avais jamais pensé que dés que je toucherais mon petit ami ... Euh, excusez-moi, âme-soeur, il entendrait mes pensées. Plutôt pratique !

Elle pouffais et se rapprochai un peu plus de moi. Elle passas son bras sous le mien. Que ca fait bizarre de ne pouvoir rougir! Je ne m'en étais pas encore rendu compte!
Bon, elle n'aimait pas les romans romantiques, je m'en souviendrais.
Je vous jure que rougir sans rougir c'est SUPER compliqué, juste impossible. C'est vrai que c'était embêtant, les contacts physiques...

-Qui est-ce, ce Aro ?

- Un italien. Volturi, crachai-je, presque.

Je ne l'aimais pas lui et son ton doucereux.
Je ris doucement en entendant le mot "petit ami". Je vous jure, que ne pas rougir peut avoir autant d'inconvénients que de choses profitables!
Je rougissais.... intérieurement. Je ne dis pas que cela me plairait pas mais je dis pas non plus que ce serait bien. Dangereux pour moi comme pour elle.

- Je suis une exeption, chez les vampires. Mais le don copié et mon puissant, bonus malus.

Sans trop savoir pourquoi, je me rapproche à mon tour d'elle. Sa peau est plus chaude que la normale, gêne de loups, sans doute.
Je la regardais dans les yeux avec sérieux. Je voulais qu'elle croit que j'étais plus que sérieux, maintenant. La question me mordait les lèvres mais je me retins trente secondes...

- Petit ami? finis-je par craquer en riant.

-Un italien. Volturi.

A ce nom, je me raidis. Les Volturis. Ennemis jurés. Même si une de mes amies (vous savez, Dawn) c'est imprégné de l'un d'eux, je ne peux pas oublier ce qu'ils ont fait, ce qu'ils sont venus faire au printemps dernier. Non, je ne pourrais jamais. Ils avaient menacés ma famille, mes amis. Comment pourrais-je oublier ? Certes, j'avais sauvé le copain de Dawn mais c'était pour elle, pour qu'elle ne souffre pas. Je voulais juste lui donner sa chance. Légitime aide féminine. En tout cas, il reprit après avoir entendu ma question "silencieuse".

-Je suis une exception, chez les vampires. Mais le don copié et moins puissant, bonus malus.

Je rigolais. Il était vraiment trop mignon. Je déposais ma tête sur son épaule. J'étais encore fatiguée de ma dernière ronde. C'était cette nuit alors imaginez ... Je n'avais pas voulu dormir car je me sentais en pleine forme. Mais le sommeil vous rattrapait toujours ... Mais pourquoi maintenant ? Hein ? Pourquoi !? Je retins un bâillement alors que je l'entendais me demander :

-Petit ami?

Il éclata de rire. C'était .... Vexant. Cette idée était-elle aussi inconcevable ? J'enlevais mon bras et le remis sur mon genoux. Mais je me sentis tout de suite mal. Allez savoir pourquoi ... Je me tournais donc vers lui et plongeais mon regard dans le sien, une petite idée dans la tête. Je ne le touchais pas. Bon point pour moi ! Je ne savais pas franchement ce que je faisais. Même pas du tout ! Mais il fallait bien que je tente quelque chose. Juste tenter. Enfin ... Je verrais bien ce qui arrivera.

Je m'approchais doucement de lui, espérant qu'il ne se doute de rien. Je n'étais plus qu'à quelques centimètres de ses lèvres qui m'avaient l'air si douces ... Je n'osais pas fixer ses yeux, de peur d'y découvrir quelque chose qui me ferait regretter ce que je m'apprêtais à faire. Je sentais que ça ne serait pas comme avec Paul ou Sam. Plus fort. Je ne me doutais pas à quel point !

Quand nos lèvres se rencontrèrent enfin, ce fut comme une explosion de sensation. Comme si je trouvais enfin ma place dans l'univers (oui je sais, ça fait encore chou à la crème --'). Je me reculais, juste un peu, et lui sourit.

Elle trouvait cela rabaissant, vexant. Je ne pus retenir un petit sourire et elle s'écarta, à regret. Elle me regardait dans le blanc des yeux et je n'avais aucune idée de ce qu'elle allait faire, contact physique rompu.
Lentement, elle s'approchai de moi et je me figeais. Je la voyais venir.
A tout moment, j'aurais pu m'enfuir, partir, la délaisser, l'esquiver et cetera mais je n'en trouvais pas la force.
Elle ne me regardais pas dans les yeux et je restais moi à comptempler les siens qui commencaient à se faire drôlement... proche.

Ses lèvres rencontrèrent les miennes.

Waouw: seul souvenir.
J'avais déjà embrasser une fille (un fois) et cela... cela avait été moins fort. Je ne m'en souvenais pas très bien, restes de ma vie humaine, mais je me souviens parfaitement de cette sensation : Rien.
Là, j'eus l'impression de planer, de voler aussi. Bref, j'avais l'impression de flotter.
Le paradis ressemblait-il à cela? Je sais que je suis en train d'embrasser un ange.

Evidemment, c'est dans ce genre de moment que ma vraie nature revient à toute allure. Notre baiser ne dure pas longtemps, mais pour mes instincs meurtriers, une éternité. Quand elle se détacha de moi et me sourit, je lui demandait, avec un ton implorant:

- Pourquoi?

Devant son air interrogateur, je m'approchais d'elle.
Je frémis légèrement et l'embrassai.
Un peu.
De quoi lui faire comprendre qu'elle m'avait piégé.
Je m'efforcais de taire son esprit et me détachait, à regret.

- J'ai craqué, souriais-je. Et là je veux te croquer, rajoutais-je pour le rime.

-Pourquoi?

Je n'eus pas le temps de répondra car il se rapprocha de moi à son tour et m'embrassa. Un baiser encore mieux que le premier. Ca explosait en moi. J'avais l'impression que mon coeur allait s'arracher tellement il battait vite. Je comprenais pourquoi Sam et Emily ne faisait que s'embrasser. Comment pouvait-on résister à la tentation ? Je ne savais vraiment pas comment il faisait. C'est à regret que je le sentis s'éloigner de moi. Je me blottis contre son épaule alors qu'il intervenait. Pourtant, je pensais qu'il n'y avait pas besoin de mots. Pas après ça.

-J'ai craqué. Et là je veux te croquer.

Je rigolais. Je n'avais pas peur. Aurais-je du ? Non. Il ne me ferait pas de mal. J'en étais sûre à présent. Je le regardais. Je ne me lassais pas de ses traits, de son visage, de ses yeux, sa bouche. Lui. Je voulais enregistrer n'importe quelle seconde dans ma tête pour pouvoir y penser dés que je le voulais. Pour pouvoir m'en rappeler toute ma vie. Je voulais aussi savoir qu'il serait toujours avec moi mais je savais que c'était trop demander. Je vivrais éternellement si je le voulais. Lui, il n'avait pas le choix. Mais la vie éternelle était sûrement plus marrante à deux, non ? Il y avait des chances ... Je retournais à la contemplation du ciel et demandait :

-Tu as quel âge ?

Bah oui je sais. C'est idiot comme question mais en même temps, ce n'était pas si évident. Et puis, il fallait bien faire la conversation ... En même temps, je m'en fichais de l'âge qu'il avait. Rien n'avait plus d'importance à part le moment présent. Je remarquais soudain quelque chose. Je ne sentais pas son odeur. En tout cas, je ne la trouvais pas nauséeuse contrairement à d'habitude. Il sentait même ... Bon. Etrange ! Etait-ce la même chose pour moi ? Je me le demandais.

-Tu as quel âge ?

L'esprit encore un peu embrumé par toutes ces émotions, je ris:

- 17 ans, pourquoi?

A son roulage d'yeux façon "Ah-ah-ah-très-marrant", je rajoutais mon vrai âge.
Je lui pris la main et commenca à jouer avec ses doigts, sans raison particulière. Enfin si, je voulais écouter sa réaction mentale. Oui, car je suis très vieux...
Et j'ai aucun cheveux blancs et aucunes rides...

- 400.... 15. J'ai 415 ans, je crois. Je les tiens bien, nan?

Je lui offris mon plus beau sourire. Plein de fossettes et tout le tralala. Un sourire sincère, comme j'en faisais depuis cinq minutes.
Je remis mes lunettes, pour éviter que cela passe alarmant et dit:

- Et toi?

Question qui tue.
Le guide des gentlemans dit qu'il ne faut jamais demander l'âge d'une femme. Mais là, je ne put m'en empêcher.
Je suis prêt à parier dix contre un qu'elle a dans les dix-sept ans. Cinquante au max. En même temps, je m'en fiche. Je l'aime quand même.
Je viens de me l'avouer à moi-même, là, choquant...

-17 ans, pourquoi?

Je le regardais, sourire en coin et sourcils relevés. Autant arrêter le foutage de gueule, je voyais bien qu'il n'avait pas été transformé cette année. Sinon, je serais déjà morte à l'heure qu'il est. Et ce n'était pas le cas. J'attendis donc qu'il ose enfin révéler son âge réel. De toute façon, rien ne pouvais plus m'étonner. Non, je vous le jure, rien ! La preuve, si on m'avait dit que je m'imprégnerais d'un vampire et que je serais, en ce moment même, en sa compagnie, blottit contre son épaule, je lui aurais ris au nez. Non, je vous jure, rien ne pouvait plus me surprendre ! Pas après cette rencontre de ouf !

-400.... 15. J'ai 415 ans, je crois. Je les tiens bien, nan?

Je réfléchis un instant ... Les années 1600 ? Non ! 1595 ! Wawh ... Il avait connu la révolution, la guerre. C'était juste ... Impressionnant ! Je trouvais ça plutôt cool. Ca évitait d'aller en cours d'histoire et ça devait être beaucoup plus intéressant ... Si vous voyez ce que je veux dire ^^. Enfin bon. Il devait en connaître des choses ! Il avait connu toutes les évolutions. J'aurais bien aimé connaître tout ça moi aussi mais ça devait être compliqué de s'adapter. Je réfléchissais à tout ça quand il me demanda soudain, sans que je ne le voit venir :

-Et toi?

Je ricanais. Plus vieille que j'en avais l'air sûrement. Je réfléchis. Me rajeunir ? Ce n'était pas le bon plan car il lisait dans mes pensées et le saurait tout de suite si je lui mentais. Je décidais donc d'opter pour la vérité mais je décidais aussi de le laisser poireauter un peu. C'était plus drôle. Je vis qu'il avait remis ses lunettes. Je le regardais et les attrapais vivement. Je les glissais ensuite dans mon dos. Je préférais voir ses yeux. Il était plus beau sans ses lunettes noires. Je crois que c'était ma grand-mère qui disait que les yeux étaient le reflet de notre âme ... Et du coup, depuis que j'étais toute petite, j'y croyais.

-19 ans ...

Voilà ! C'était dit. Pourtant, je ne me sentais pas gênée. J'étais beaucoup plus jeune comparée à lui ! Je n'avais pas à rougir de mon âge. On disait que 20 ans, c'était la meilleure des années. En attendant, je ne les atteindrait sûrement jamais physiquement car je préférerais rester avec Jake pendant toute ma vie. C'était certain. Je cherchais un sujet de discussion en même temps que je réfléchissais à ça. J'avais tellement de questions ... Je voulais tout savoir de lui. Besoin irrépressible. Il fallait que je le comble. Ce n'était pas vital mais c'était tout comme. Je voulais savoir si il y en avait eu une autre mais ça, jamais je ne le lui demanderais. J'avais envie de l'embrasser. Encore. Besoin le plus marquant. Mon corps avait besoin du sien. J'avais besoin de le sentir, d'être contre lui.

Je me rapprochais et l'embrassais. Plus intensément qu'avant. Je passais mes mains dans sa nuque et restait comme ça pendant une bonne minute à l'embrasser. Quand je me détachais de lui, je restais toute proche et le regardais, sourire en coin. Il était tellement mignon ...

-On a pris une décision ? lui demandais-je doucement.

Sa tête sur mon épaule, comptait comme contact. Elle calcula ma date de naissance facilement. Oui, j'avais connu tout cela, pour le meilleur et pour le pire.
Quand elle m'enleva mes jolies lunettes, je rit légèrement. Le reflet de mon âme sanguinaire...
Dix-neuf ans? Elle était jeune -enfin pour moi, tout le monde est jeune. Elle les tenait bien, mais elle était immortelle, elle aussi.
Si elle savait tout sur moi... Je regrettes à penser que je pense qu'elle fuirait. Je ne pouvais la laisser faire. Je fus pris de court quand elle m'embrassa intensément. Elle passa ses mains dans ma nuque et je mis les miennes sur sa taille. Si elle voulait un baiser passionné, elle allait l'avoir!

Finalement, elle rompu notre étreinte, à regret. Mais elle restait toute proche, sourire collé au visage.

- On a pris une décision ?

Heureusement que je pouvais entendre légèrement son esprit, sinon je crois que je n'aurais pas compris. Elle me demandait si je voulais prolonger l'essai ou...

- Oui, je continue d'essayer, mais je crois que tu as réussi l'épreuve, rit-je.

Je lui volais un doux, léger et rapide baiser et continuait:

- Je t'aime.

C'est dit...

-Oui, je continue d'essayer, mais je crois que tu as réussi l'épreuve.

Il rigola puis m'embrassa. Je lui rendis son baiser. Une fois, deux fois. Je soupirais et m'allongeais sur son torse ... Enfin, comme je le pouvais quoi ^^. Je le regardai, réfléchissant à sa réponse. Ce n'était donc pas totalement gagné. Pourtant je le croyais ... En même temps, "réussir l'épreuve" comme il disait devait être plutôt bon signe. Très bon signe je dirais même. Je jouais avec la fermeture éclair de sa veste quand soudain, alors que je crois bien que je rêvais, il déclara :

-Je t'aime.

Je ne fis rien. Je ne pouvais pas. J'avais l'impression que ce n'était pas réel. Et pourtant ... Pourquoi ce ne le serait pas ? J'avais le droit à l'amour moi aussi ! Et mon heure était venue. Ca aurait été bête qu'il ne m'aime pas. Après tout une âme-soeur, c'était censé marcher dans les deux sens ... Je réfléchis un instant, ne sachant que faire. Lui dire que moi aussi ? Il le savait déjà. Lui dire que j'étais heureuse ? Bah ... Il s'en doutait, il lisait dans mes pensées. L'embrasser ? Il aurait fallu que je me redresse et franchement, j'étais vraiment trop fatiguée. J'avais l'impression que j'allais m'écrouler à n'importe quel moment. C'était vraiment embêtant. Surtout qu'il ne devait être que 17H30 maxi. Je n'étais pas une petite vieille à ce que je sache. Pourtant, franchement, je me serais bien couché. Je fermais donc les yeux.

Je sentais le vent frais sur mon visage. Heureusement, il ne pleuvait pas. Je sentais l'odeur de Jake, si douce ... J'aurais pu m'endormir, mais non. Et le pire, c'est que je ne savais pas pourquoi. Je rouvris donc les yeux qui étaient fixés sur son visage. Il souriait. Il avait de ses fossettes ! Elles me faisaient penser à celles d'Emmett tiens ! Emmett ! Comment allait-il réagir ? Il n'allait pas me détester j'espère ... J'aurais l'air finaude si il me faisait la tête. Rosalie aurait gagné. Cette garce ! Rah !!!!!!! J'enrageais rien que d'y penser. Je sentis mes mains se crispées, mon corps tremblé. Non ! Pas maintenant ! Respire Leah. Inspiration ... Expiration ... Je continuais comme ça jusqu'à être parfaitement zen. On avait frôlé la crise. Si il m'avait vu comme CA, je ne sais pas comment il aurait réagi. Il me verra un jour, certes, mais le plus tard serait le mieux.

-Dis-moi, comment t'es-tu transformé ?

Question que j'avais déjà posé à mon meilleur ami. Je savais que ça faisait mal mais j'avais envie de savoir les détails. Avant et après en fait. Le reste était trop douloureux. Je ne supporterais pas de savoir qu'il avait eu mal. Certainement pas.